-La hausse des frais de scolarité et l'éducation au Québec
La Révolution Tranquille a amené au Québec l'éducation à un prix accessible pour tous ses habitants. L'accessibilité aux études nous a permis de sortir de la Grande Noirceur et de s'émanciper de notre ignorance. Les études et les formations professionnelles nous modèlent en tant qu'individu et en tant que futur citoyen de notre pays. C'est un cadeau pour nous, les étudiants tout autant que pour le reste de la société. C'est un placement à long terme pour l'économie, le savoir et notre avancement en tant que peuple. Sans l'éducation, c'est le retour de la noirceure. Pourquoi se tirer dans le pied et retourner dans le passé? Pour l'argent? Parce que les autres pays font comme ça? Parce que les étudiants sont paresseux? Qu'ils ne participent pas à la société? Que ce sont des parasites?
La réalité est différente de ce que beaucoup croit. En tant qu'étudiant, j'ai beaucoup à dire à ce sujet.
Tout d'abord les faits:
Les études post-secondaires coutent cher. Beaucoup d'étudiants font affaire avec l'aide financière, travaillent et reçoivent de l'aide de leurs parents pour arriver à la fin du mois. Certains ne peuvent pas avoir les trois pour diverses raisons et doivent ainsi jongler avec un stress supplémentaire.
Les études post-secondaires, c'est beaucoup de travail. C'est en moyenne une trentaine d'heures de cours par semaine plus le travail à la maison (devoir, étude et travaux). Avec cette charge de travail, il est impossible pour un étudiant normal de travailler plus de quinze heures par semaine sans négliger ses études. Avec les études et le travail, il ne reste plus beaucoup de temps libres à l'étudiant normal.
Les études post-secondaires, nous aident à se définir. C'est le moment de notre vie où nous choisissons ce que nous allons faire comme travail pendant vingt, trente, quarante ans. Il est normal pour un étudiant dans la début vingtaine d'hésiter face à un choix autant diversifié et important. Il est normal de faire des erreurs, de se tromper dans ce que nous voulons faire comme travail.
En tant qu'étudiant avec une mère avec aucun salaire et un père absent de ma vie, j'ai entrepris de me rendre à l'université dans le domaine de la physique à l'université de Montréal. Après deux sessions, je suis sorti de l'expérience avec un « burn out » et six milles dollars de dettes. La réalité est qu'il m'était impossible de travailler car je n'avais tout simplement pas de vie. Je me levais le matin pour l'école et rentrais le soir faire mes devoirs. Je cuisinais pour ensuite manger en faisant mes devoirs. J'ouvrais la télévision mais la regardait d'un oeil distrait parce que je faisais mes devoirs. Durant mon année d'université, j'ai délaissé mes amis et vice-versa parce que nous vivons tous la même situation. Un stress intense et un travail intense.
Une hausse des frais de scolarité ne rendrait pas simplement la tâche difficile pour les étudiants, elle la rendrait impossible pour plusieurs. Ne sommes-nous pas tous égaux de nos choix de carrières ?
Heureusement, ce problème est gérable. Il ne suffit qu'une réforme majeure de l'aide financière aux étudiants pour alléger la charge de l'étudiant avec des problèmes financiers. C'est simple non? Une hausse de frais et une réforme majeure des prêts et bourses en proportions du niveau de richesse et le tour est joué.
Pensez-y bien avant de juger les étudiants. Il ne faut pas généralisez et portez des jugements hâtifs.
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