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Intersection entre l'idéologie et la décadence d'une civilisation : comment détruire une société par la contamination des idées

La semaine dernière j'ai mis au défi quelques militants de Québec Solidaire bardés de diplômes afin de créer un événement spécial pour débattre de la question des « luttes intersectionnelles » dans une université de Montréal, et avec l'aide de plusieurs professeurs de CÉGEP et d'universités qui souhaitent à 110% voir l'université remplir sa mission. 

Quelle est la mission de l'université? 

C'est bien la question que j'aimerais poser aux militants intersectionnels de Québec Solidaire, du Parti Libéral du Québec, du Parti Vert, du Nouveau Parti Démocratique et des groupes proches du salon du livre anarchiste, présents (noyautant) aussi chez les grandes centrales syndicales, les employés des médias de masse et les campus des universités et cégeps. 

J'aimerais leur poser cette simple question, mais ils refusent le débat. Ils ont trop peur. Ce sont des pleutres, des sans-courage, des femmelettes qui travaillent en meutes. Ils sont incapables d'articuler autre chose que des slogans victimaires en pleurnichant. Leur langue, c'est la dénonciation constante et effective de tous les symboles, mythes et éléments de société qui portent en eux le nouveau péché originel : le Patriarcat Blanc Occidental Capitaliste Impérialiste Esclavagiste Industriel et Raciste qui a opprimé le reste de la planète, des Lumières à aujourd'hui. Tout objet culturel trahissant le nouveau péché originel doit être purgé, effacé de l'histoire, brûlé. Ils veulent une révolution culturelle et ils la cherchent jusque dans le sang et la violence. 

« Justement on voit bien que tu ne veux pas parler ici. Nous ne voulons pas défendre la violence, mais la critique de blablabla. » 

Et oui, c'est la tactique principale des révolutionnaires de salons mondains: le gaz lighting et la sacré « nuance » qui pardonne tout aux révolutionnaires, pourvu qu'ils soient de gauche (c'est-à-dire marxistes). Ainsi, on choisit de refuser de défendre son idéologie en public « parce que l'initiateur du débat (moi) les forcerait à défendre la violence ». Ce qu'ils refusent de faire, car EUX seraient « dans la nuance de l'idéologie »... capables de séparer le bon grain de l'ivraie tel des observateurs objectifs en dehors de la meute intersectionnelle. 

SOIT! 

C'est ce que je leur ai signifié: "je n'ai PAS besoin de vous reprocher les violences et le sang pour déconstruire votre idéologie et démontrer qu'elle est par essence fausse et dangereuse, je peux le faire sans mentionner aucun acte de violence." 

La sidération et le silence en réponse. 

En effet. Depuis 2013 que j'enquête sur le phénomène des luttes intersectionnelles et la somme de mes critiques envers cette idéologie n'implique aucun cas anecdotique. Je n'ai pas besoin d'utiliser les émotions et le choc des images pour faire pitié. Je n'ai pas de besoin de signaler mes vertus ni dénoncer qui que ce soit en particulier. 

J’ai quatre arguments: 

1) L'argument ontologique. L’ontologie est une partie de la philosophie qui est l’étude de l’être et de l’existence, de la durée, de l’individu en soi (CNRTL). Alors quand je parle de l’ontologie des intersectionnels, je la décris comme étant « ancrée dans le 19e siècle ». Cet ancrage dans le passé, et non dans la science du monde contemporain, est démontrable de deux manières : A) par la généalogie des luttes intersectionnelles, et B) par l’épistémologie des théories intersectionnelles. 

A) En remontant le fil de l’histoire et les auteurs intersectionnels, la généalogie nous dit que les contemporains de ces luttes ont créés une « herméneutique » freudo-marxiste afin de former leur relève académique. De ce freudo-marxisme nous pouvons tracer les liens avec les auteurs (et académiques marxistes) de l’école de Francfort (+ Marcuse), qui, à leur tour furent réinterprétés par les auteurs (et militants marxistes de mai 68) de la « French Theory », qui a leur tour furent réinterprétés par leurs descendants vivants sur les campus américains. Une herméneutique marxiste; une « science » de l’interprétation des textes marxistes et freudiens pour toujours décrire le monde contemporain avec les mêmes concepts éculés. Un nouveau type de superstition qui va avec le luddisme qu’ils manifestent ouvertement avec des motivations supposément écologistes. Pas besoin de décrire des dynamiques complexes quand on a des concepts avec des lettres majuscules. 

B) En remontant l’histoire de la connaissance, de la même manière, nous pouvons voir que les luttes intersectionnelles utilisent la « théorie critique » issue de l’école de Francfort et la « théorie des systèmes en sciences sociales » qui est un calque de la théorie cybernétique, une fausse science inventée par Norbert Wiener en 1947 et invalidée par la théorie de l’information de Claude Shannon. De ces deux théories, les auteurs intersectionnels ont élaborés un genre de plan cartésien avec « une multitude d’axes de privilèges et d’oppressions qui font intersection dans l’identité de la personne ». L’intersectionnalité est donc cette tendance des « structures et systèmes » (ils mélangent les deux comme des poètes) à imposer par la culture ces oppressions et ces privilèges, car l’homme serait fondamentalement « construction sociale ». Nulle part dans l’idéologie ils peuvent utiliser les avancés scientifiques en neurosciences, psychologie évolutive et génétique puisque l’ontologie marxiste dont ils sont issus est une téléologie : une (fausse) « science » qui étudie les finalités (du Racisme, du Sexisme, et blablabla). Ils ne peuvent tout simplement pas discuter des fondements de leur idéologie puisque leur idéologie fonctionne avec la croyance ultime que le péché originel du Patriarcat Blanc Occidental Capitaliste Impérialiste Esclavagiste Industriel et Raciste a eu (et a encore) un impact direct sur la société et donc sur l’individu construit socialement. Remettre en question la prémisse des lettres majuscules, c’est remettre en question leurs croyances envers ces lettres majuscules. 

2) L’argument méthodologique. Lorsqu’on a des prétentions scientifiques, il est primordial de considérer sa méthode pour éviter les excès et les dogmes. La science n’est pas un ensemble de vérités et de connaissance, mais une méthode permettant de construire des théories et des technologies regroupés en tant qu’innovations et permises grâce à l’intelligence collective humaine traversant le temps par les médias, les langues et les schémas. Pour établir une théorie comme étant « scientifique », il existe grossièrement 4 critères de base : A) être mesurable/quantifiable, B) être falsifiable, C) être capable de prédictions et D) dont les résultats sont réplicables. Dans tous les cas, l’idéologie intersectionnelles ne peut se revendiquer scientifique suivant ces critères de base. 

3) L’argument de la mixité sociale. Cette idéologie se transmet prioritairement via l’école, les institutions publiques et les médias de masse. Malgré tout, plus de la moitié de la population la rejette viscéralement et ouvertement. Partout où l’idéologie sévit de manière hystérisante nous pouvons voir qu’il s’agit de milieux particuliers et souvent appelés des « lieux de pouvoir » par les adeptes de la secte intersectionnelle. En effet, on ne souhaite pas la parité et les quotas dans le ramassage d’ordure, l’armée ou la construction, mais précisément où le pouvoir de la langue, des symboles et des mythes de communication peuvent faire le plus de dégâts. Partout dans ces lieux clos vivent les bobos-urbains-éduqués-cosmospolites qui adorent parler et faire parler d’eux, et croient que le monde tourne autour de leur nombril. La mixité sociale a presque totalement disparue de notre société, car les bobos et la plèbe ne partagent plus les mêmes lieux de socialisation. Cet isolement rend possible une stratification des inégalités sur la base A) du niveau de scolarité des parents, B) du lieu géographique de résidence et C) du niveau général de mobilité et d’accès aux services publics. C’est dans ce vase clos intersectionnel que la radicalisation et le lavage de cerveau fonctionne. Par en-haut. 

4) L’argument de la santé mentale. L’idéologie intersectionnelle vend trois mensonges. Le premier mensonge stipule que A) l’individu serait fragile. Qu’il pourrait être blessé et traumatisé par des mots, des concepts, des micro-agressions et autres fadaises d’écoliers. L’idéologie retire ainsi de l’individu le « locus de contrôle » de sa vie. Il devient secondaire et esclave de sa situation, opprimé par son identité et victime de sa couleur de peau. Ce qui va totalement à l’encontre des connaissances actuelles en psychologie permettant d’éviter, et dans certains cas guérir, des traumatismes (par exemple la thérapie cognitivo-comportementale). Le second mensonge stipule que B) le raisonnement émotif ne ment pas. Si nous nous sentons agressés, c’est assez pour que le geste soit considéré comme une agression. L’intention ne compte plus et c’est la victime morale qui détermine la hauteur du crime. La subjectivité et le relativisme dans leur toute puissance démagogique. Le ressentiment prend le pouvoir. Finalement, l’idéologie ment en suggérant que C) le monde est séparé entre les bons et les méchants et que ne pas adhérer à l’idéologie, c’est être l’allié objectif du statu quo, donc du côté du Patriarcat Blanc Occidental Capitaliste Impérialiste Esclavagiste Industriel et Raciste. Si vous n’êtes pas avec eux, vous être contre eux. Ces trois mensonges ont des effets dans la population : ils créent des êtres psychiquement brisés, malléables, suggestibles, manipulables et empreints au phénomène de « groupthink » que l’on croyait réservé à la religion. Depuis 2013, le nombre d’étudiants post-secondaire avec des problèmes de santé mentale (dépression, anxiété ou tentative de suicide) a explosé : +200% chez les filles et +300% chez les garçons (la tendance était à la hausse chez les milléniaux mais a explosée quand les jeunes nés après 1996 sont apparus au cégep et à l’université). On peut véritablement parler de crise de santé publique et nous pouvons tout à fait pointer cette idéologie comme facteur de risque et facteur aggravant des problèmes de santé mentale dans la population en générale. 

Avec l’argument ontologique, l’argument méthodologique, l’argument de mixité sociale et l’argument de santé mentale, j’ai établi les quatre courants d’indices qui m’ont faits déterminer que cette idéologie n’était pas seulement fausse, mais dangereuse. Qui plus est, cette idéologie est étudiée par les puissances étrangères, et utilisée comme arme de déstabilisation guerrière. Les hackers russes, chinois, nord-coréens, mais aussi du Moyen-Orient, de l’Amérique du Sud et d’ailleurs, utilisent cette idéologie afin de créer des nouvelles de propagandes (surtout durant les périodes électorales). C’est ce qui est arrivé durant le Brexit et l’élection de Donald Trump. Cette réalité est désormais journalière. 

PS. D’ailleurs, les Chinois ont un mot pour les engeances intersectionnelles : le baizuo, la « gauche blanche qui se distingue par son progressisme et son politiquement correct » (Wikipedia, apparu en 2010). Parfois notre société est mieux décrite (et en l’occurrence plus simplement) de l’extérieur que de l’intérieur.

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