Le cabinet de
curiosité de Mark Fortier – lire et écouter le récit horrifique
de celui qui a lu Mathieu Bock- Côté pendant un an
L'ambiance est
glauque. La pénombre domine dans la pièce. Un couple d'hommes de
l'espèce « bobos-du-plateau » discute au fond, devant
des micros et une bibliothèque peu garnie. Il est temps de discuter
des malheurs vécus par le sociologue-communicateur nous rappelant un
Steve Irwin – paix à son âme - devant un crocodile méchant.
Fortier est hésitant mais débute avec une assertion plutôt
inusité :
28ième minute du
podcast avec Guillaume Wagner (26 novembre 2019, Youtube) :« Ce
qui est frappant avec Mathieu Bock-Côté, c'est qu'il utilise les
MÊMES MOTS que Maxime Bernier! ».
Terrible. Utiliser
les mêmes mots qu'une autre personne, c'est terrible. Les mots ont
un sens et utiliser les mêmes mots qu'un autre est clairement un
signe de « dérapage », si cet autre est « connu »
pour des dérapages... comme l'est Mad Max!
Il enchaîne avec
une seconde salve :
29ième
minute : « C'est une sorte d'Éric Zemmour avec le
même discours, mais avec de la bonhomie. ».
Horrible! Comment
peut-on oser! Guillaume Wagner est sur le bord de son siège et n'en
peu plus. Il doit poser les deux questions : « Est-ce que
tu as souffert durant cette année? » et « qu'est-ce que
les Français lui trouvent donc!? »
La tension est à
son paroxysme.
« Non, en fait
j'ai eu beaucoup de plaisir, il est tellement content de, il jouit
tellement de ce qu'il produit de discours que, il y a quelque chose
de plaisant. Moi j'ai pas été du tout dans la haine, j'ai eu du
plaisir des fois, j'ai eu du plaisir à le trouver franchement bête,
mais drôle. Je le trouve... il peut attirer la sympathie. Je
comprends que les Français ils le trouvent intéressant pour ça. »
Parce qu'en fait,
l'entomologiste des curiosités, et je cite le très honorable
psychanalyste-de-salon maître Fortier, voit en Mathieu Bock-Côté
une simple bête humaine, très bête et très attachante. C'est en
protecteur et en gardien de la faune que Fortier s'est sacrifié pour
le reste de la communauté du plateau. Une bête humaine qui donne
éminemment de plaisir à l'espèce des bobos-du-plateau.
Enfin, après 30
minutes d'introduction nous entrons au coeur du sujet : qu'est-ce
au juste que ce Mathieu Bock-Côté? Quelle est sa case? Son identité
profonde? L'origine de son « surmoi » freudien? Quelles
sont ses intentions et pour qui travaille-t-il et quel est son maître
bon sang! Est-il plutôt un amuseur public comme le voient les
bobos-du-plateau... ou un... INTELLECTUEL(!!!) un maître-chanteur
qui fait muter des constructions sociales les unes contre les autres
en fomentant la HAINE et la VIOLENCE!
31ième minute de
l'entrevue, entomologiste-Fortier : « Si on entend par
intellectuel quelqu'un qui prend le temps de séparer les choses pour
les relier dans un acte de pensée, (MBC) ce n'est pas du tout un
intellectuel. Parce que les écrits de MBC sont, et ça je suis bien
placé pour le savoir comme éditeur qui édite des livres de gauche,
que c'est des écrits militants, ce sont juste des écrits militants
d'une forme de conservatisme qui est pas si facile que ça à définir
parce que, là il est difficile de le mettre dans une case. On peut
construire un MBC avec ses propres propos, d'extrême-droite, qui est
une sorte de nationalisme-conservateur bon enfant et qui va se mettre
les pieds dans les plats, qu'on ne peut pas s'empêcher de trouver
sympathique, mais qui rentre pas dans une case particulière. Donc,
c'est pas un pensant, c'est vraiment un militant. Et là ce que moi
j'ai trouvé c'est qu'à cet égare, il y a comme une grande
confusion qui régnait, intellectuelle, dans ses écrits. Dans le
journal, ça va vite, il écrit ça sur le coin d'une table. Même
dans ses livres, je les ai pas tous lus, mais ceux que j'ai lu, et ça
s'aggrave avec le temps. »
Nous arrivons donc
au noeud gordien : la solution radicale à tous les problèmes
cognitifs des bobos-du-plateau. On peut trancher le noeud et nommer
le nom de l'antéchrist; simplifier toutes les élucubrations,
processions et imprécations à un seul dénominateur : le
niveau de littératie et la réserve d'attention des bobos-du-plateau sont dans les mêmes zones que le niveau des milléniaux, et ce niveau est bas. Depuis
que nous vivons avec internet et les smartphones, il est absolument
impensable de devoir focuser son attention sur de trop longues
phrases voyez-vous, et personne ne lit vraiment le Mathieu Bock-Côté.
Comme une pièce de jazz qu'on n'est pas certain d'avoir aimé ou
pas; on comprend rien pis on applaudi pour pas avoir l'air cave.
39ième minute,
Guillaume Wagner, psychanalyste des masses, s'exclame : « Dans
le temps (au début du JdM) il écrivait des longs textes que
personne ne lisait, beaucoup trop longs avec des longues phrases qui
finissent plus. Pis tout ça. On riait un peu de lui, mais on le
trouvait pas dangereux. Mais là, à un moment Mathieu a compris
comment écrire ce genre de texte là qui punch, qui fait polémique,
qui fait partager. Comment faire du clickbait, comment s'exprimer en
public de manière excitante. C'est développé tout ça. »
Parce qu'au fin fond
du Mathieu Bock-Côté, il semblerait que, selon nos deux
psychanalystes de salon, pratiquant entre Rosemont et Mont-Royal dans
leurs cabinets de curiosités, qu'il y avait un monsieur Magoo
joviale et stimulant pour les bobos-du-plateau, puis que... « depuis
récemment » ce monsieur Magoo a compris comment utiliser
internet. Un peu comme quand notre mère nous envoie une invitation
sur facebook et que désormais nous ne pouvons plus lui cacher rien
sur notre vie privée. Quel malheur! C'est la honte à chaque
semaine, c'est une terrible charge mentale à devoir se taper les
messages textes de sa mère. Je ne pourrais vouloir ce genre de
malheur même à mon pire ennemi! Ok boomer quand même tsais. Woh là
vous êtes cinglés!?
C'est ainsi que
s'achève notre émission spéciale sur le cabinet de curiosité de
Mark Fortier. Mark Fortier qui s'est sacrifié pendant un an, a être
« stimulé » positivement, puis.... plus incidieusement
par les nouveaux traits du « militant » Bock-Côté ayant
évolué, un peu comme une bactérie qui mute et résiste à des
antibiotiques. De même, pour comprendre les heuristiques de l'espèce
« bobos-du-plateau », je me suis immergé dans leur
grotte platonicienne. Une expérience qui m'a amené à trouver le
noeud gordien derrière leur traumatisme psychique causé par le
succès de l'auteur qu'ils méprisent. Comme le reste des gens qu'ils
méprisent, les bobos-du-plateau sont incapable d'articuler des idées
claires, et ce dès que l'interlocuteur ne s'est pas spécialisé
dans les champs lexicaux de la gauche contemporaine. Gauche
contemporaine qui se présente sous des traits anglo-saxons, nous
rappelant les Lumières et leurs ancêtres, à la recherche des
curiosités exotiques, pour montrer leur « bon goût » ,
parader devant leurs cercles de bobos-du-plateau et « instruire »
les sans-dents et sans-goût qui pensent mal. Ce sont les nouveaux
gouverneur anglais chargés du « fardeau de l'homme blanc ».
Eux savent, rappelez-vous de cette simple ligne. Ils savent et nous
ne savons rien. Pour eux, nous ne sommes que des bêtes de foire.
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