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Cosmos: une ontologie matérialiste

Dans cette ère nihiliste où nous vouons un culte au médiocre de l'individu sans excellence, à la subversion du sublime pervertie par l'image, au rendement économique sans égard à la vie autour de nous et en nous, au temps linéaire qui fuit notre compréhension et où nous avons oublié toute la sagesse historique des hommes pour lui préférer celle des livres qui nous explique la nature par la glose, Michel Onfray, dans son dernier livre intitulé "Cosmos", nous propose une ontologie matérialiste ainsi qu'une brève encyclopédie du monde. Il y fait un condensé non pas de philosophes prêchant le culte de l'idée mais plutôt un recueil d'essais poétiques pour nous présenter le cosmos sous cinq facettes et par l'approche existentielle, matérialiste, scientifique, athée, empirique et sensualiste de la philosophie: le temps, la vie, l'animal, le cosmos et le sublime. Cette œuvre tente de nous faire voir le Sublime, oublié dans la culture des villes et des bibliothèques bâties avec le ciment des passions tristes judéo-chrétiennes.

"Le cosmos, bien que fini sans bord, est le centre autour duquel nous nous enroulons un temps, avant de disparaître bien vite. La mort nous réunira, dans le néant."

Le temps

Afin d'éviter les définitions transcendantales, Onfray nous explique les Temps grâce à son expérience sensorielle d'une dégustation de champagnes représentant les années importantes de sa vie, de la création de l'Université populaire du goût d'Argentan (2006) à la naissance de son père (1921), en passant par la création de l'Université populaire de Caen (2002), son entrée à l'éducation nationale comme professeur de philosophie (1983) et sa naissance (1959). Pour expliquer comment le goût du champagne se crée, il explique les passés et les présents du champagne: le passé géologique, le passé de la terre, le passé des paysages, le passé climatique, le passé virgilien et le passé de l'intelligence, le présent de l'être là, le présent de l'être du monde, le présent de la présentification, le présent de la dégustation et le présent du passé effacé. Fidèle à lui-même, il fait d'une expérience empirique un antipoison aux définitions des livres qui nous disent le temps.

"Le passé du vin permet d'aller de ses conditions de possibilité à son être; son présent: de son être-là à sa dispersion; son futur: de ses métamorphoses à sa mort. La vie d'un vin réplique donc celle d'un humain, voire: d'un être, d'un vivant - de la potentialité à la néantisation, en passant par les différents degrés d'être."

Il propose aussi une définition de la culture en utilisant son sens étymologique - dérivé du terme agriculture - afin de faire une histoire de la culture par delà son sens actuel, à savoir une anti-nature. Pour appuyer sa thèse, il utilise l'éthologie et la neurobiologie comme moyen pour nous montrer que la culture est plutôt une transfiguration de la nature et de notre nature: "la culture du jardin n'est pas destruction de toute nature en lui. Elle est l'art de l'apprivoiser pour en obtenir le meilleur". Pour se faire, Onfray met les bases d'une éducation sensorielle et libertaire des enfants, non pas pour les soumettre et les dresser, mais pour qu'ils tirent le meilleur d'eux-mêmes et pour éviter les névroses généralisées de notre société malade.

En opposition à notre conception du temps qui nous fuit, Onfray nous explique le temps des Tziganes : "Le midi, avec les siens, autour du feu, il mange debout ce qui a été chassé. Le hérisson par exemple. Silencieux, avec son couteau, il taille la viande grillée posée sur sa tranche de pain et mange sans parler. Pas besoin de mots, la vie se vit sans qu'on ait besoin de la dire. La dire, c'est souvent ne pas la vivre. La dire abondamment, c'est souvent la vivre petitement.". Encore une fois, c'est une philosophie de la vie dite non pas par un philosophe mais plutôt dite par quelqu'un de vivant. Les Tziganes expliquent le temps de manière cyclique, en opposition au temps linéaire chrétien. Rappelons-nous ces chers politiques, ces artistes, ces écoliers et ces philosophes nous expliquant "que malgré tous nos problèmes présents, il n'y a que le progrès qui compte car le temps avance et nous avançons avec!" Les Tziganes nous montrent aussi qu'il est plus important d'être que d'avoir et que la gloire, l'argent et la renommée sont vides d'utilité; qu'il n'y a que l'existence qui compte pour elle-même.

Ce temps linéaire, il est à son paroxysme dans les grandes villes où la lumière y est diffusée à tout instant du jour et de la nuit : "Or, le temps intrinsèque n'est pas le temps politique - au sens étymologique: le temps de la cité. (...) L'emploi du temps veut bien dire ce qu'il dit: il faut employer le temps, autrement dit, ne pas perdre son temps, ne pas gâcher son temps, ne pas tuer le temps, mais en faire l'usage exigé par la société."Michel Onfray oppose ainsi le temps urbain et le temps virgilien en racontant les aventures de Michel Siffre, spéléologue, qui passa deux mois sous terre afin de comprendre la relation entre le soleil et notre psyché. Ces découvertes nous ont amené à faire un pas matérialiste de plus afin de comprendre le fonctionnement de notre âme matériel et nous affranchir de la métapsychologie d'une âme qui existerait ailleurs que dans le Réel de nos neurones.

"Psychologiquement, cette absence de repères dans l'être le fait basculer dans le néant qu'il expérimente corporellement. Habituellement, l'être s'inscrit dans un déroulé, un développement. Dynamique et dialectique, il coule à la façon du fleuve d'Héraclite. Dans ces conditions d'obscurité totale, l'être ne bouge plus. Statique, immobile, clos sur lui-même, figé, pétrifié, comme la sphère de Parménide, l'être n'est pas, l'être n'est plus, surgit alors le néant qui est l'être sans mouvement, l'être pure, bruissant de tout son silence." Pourtant, aucun philosophe n'a perdu son temps à essayer de comprendre l'expérience de Michel Siffre. Ils préfèrent gloser Aristote plutôt que faire des découvertes sensuelles.

Enfin, pour terminer son exposé sur le temps, Onfray nous propose un "contre-temps"  au temps tel que nous le voyons aujourd'hui: "Le temps jadis était vivant. Le temps de maintenant est un temps mort." Le virtuel ayant prit le contrôle de nos vies, il faut s'en extirper et revenir au temps virgilien; au temps cyclique; au temps païen; au temps Réel. Cette "recherche du temps perdu", c'est faire le deuil de ce temps mort; c'est être philosophe et se créer liberté comme le dirait Nietzsche; c'est agir ce sur quoi nous avons le pouvoir d'agir et se soumettre à sa propre volonté de puissance, qui surgit de notre lien avec le cosmos.

La vie

En second lieu, Onfray nous explique la vie, non pas en y cherchant un sens, un but ou une morale, mais une logique "par delà le bien et le mal". Il décide donc de partir en expédition botanique afin de trouver la vie végétale en nous-même et le "Sipo Matador", une plante qui s'agrippe aux arbres afin de grandir, atteindre les rayons du soleil et vivre. Il nous raconte que les plantes ont une conscience de leur environnement et d'eux-mêmes en plus d'être capable de communiquer entre elles via les messagers chimiques envoyés dans le vent vers ses semblables: "Si le végétarien entend bien le cri de l'animal parce qu'il se fait entendre dans une fréquence audible à l'oreille humaine, il semble ne pas entendre la plainte de l'acacia, car elle ne s'effectue pas dans la langue qu'il pratique. Si l'Homo sapiens était sensible à l'éthylène, il comprendrait la langue parlée par l'acacia." Cette leçon de neurobiologie végétale nous amène à se rapprocher du cosmos en pulvérisant la supériorité des hommes sur la nature car nous faisons partie de cette nature.

Pour continuer, c'est via l'odyssée de l'anguille lucifuge, un voyage de milliers de kilomètres jusqu'à sa procréation - et sa mort - ainsi que via la théorie de l'évolution de Darwin, qu'Onfray nous explique l'animal qui sommeil en nous: "nous sommes le produit d'une évolution d'un singe qui n'existe plus sous forme de singe primitif, puisqu'il a donné l'Homo sapiens sapiens. Mais ce singe, nous le sommes encore et nous le serons toujours. (...) Notre vérité intime et profonde n'est pas dans un inconscient freudien, métapsychique, mais dans ce tropisme lucifuge (...) dans la biologie, en l'occurrence l'histologie qui conserve la mémoire sombre dont on sait qu'elle porte le programme du vivant: naître pour mourir, vivre pour se reproduire et mourir, s'activer pour réaliser le plan de la nature et mourir, se croire libre, se dire libre, tout en avançant en aveugle dans la vie qui nous veut plus que nous ne la voulons et mourir."

Onfray continue en faisant le récit des prédateurs, dont nous faisons partie. Notre culture est une expression de notre nature malgré qu'elle tente de la camoufler, mais notre nature de prédateur persiste. La fiction, c'est de dire "l'homme et la nature" mais en réalité nous sommes la nature: "Même acculturé, cultivé, transformé, métamorphosé par l'éducation, l'instruction, la transmission d'innombrables savoirs, même dénature par la civilisation qui semble depuis des siècles se retourner contre la nature, l'homme en demeure un fragment, de sorte qu'il obéit à sa nature quand il se fait le prédateur des prédateurs et qu'il détruit, ravage, et porte préjudice à son milieu." Car pour Onfray, le libre-arbitre est une fable chrétienne qui ne fait que cultiver la moraline par notre civilisation et il explique cette morale postchrétienne via un exposé sur les virus et les parasites qui vivent bel et bien "par delà le bien et le mal".

Pour terminer, afin d'éviter de sombrer dans l'ignorance et de se rabattre vers la pensée magique comme antidote au nihilisme, Onfray y va tout d'abord d'un chapitre sur la biodynamie, une technique d'agriculture qui découle du principe frauduleux de l'homéopathie en plus de faire un essai sublime de la culture africaine en opposition à l'appropriation culturelle et artistique faite par le milieu des arts et des musées occidentaux: "L'art nomme ce qui est mort quand le vivant a déserté la vie des objets. Il n'existe que pour dire les traces mortes, les restes décomposés, les déchets. Le musée, les galeries, les collectionneurs, les salles de vents relèvent des logiques de croque-morts. La vitalité africaine est invisible aux nihilistes occidentaux; le dionysime nègre est impossible à percevoir pour un esprit apollinien chrétien; la grande santé animiste est illisible aux gens du livre; la vigueur, la ferveur, l'enthousiasme, la robustesse, la force du rire nègre terrorisent le corps épuisé des humains vivant depuis plus de mille ans sous le régime monothéiste." C'est cette vigueur africaine qu'Onfray décrit comme un élan vital qui nous rappelle notre passée avant la barbarie des cultures du Livre.

L'animal

La troisième partie de l'encyclopédie examine le rapport entre l'homme et les animaux. C'est par les discours de Celse et d'Origène, le premier païen et le second chrétien, qu'Onfray nous démontre deux vérités du judéo-christianisme: "la première, leçon de l'Ancien Testament juif, que Dieu a dit à l'homme qu'il lui fallait soumettre l'animal à son bon vouloir, jusqu'à faire du vivant une chose, ni plus ni moins qu'une pierre; le seconde, leçon du Nouveau Testament chrétien, qu'il faut vider l'animal de son sang chaud et rouge, de sa chair vive et palpitante, de ses muscles et de sa lymphe, de son système nerveux et de son instinct, de son regard et de sa vitalité, de son énergie et de sa force, de sa libido et de ses frissons, autrement dit, de sa vérité, au profit d'une zoologie allégorique de papier, d'un bestiaire symbolique destiné à accompagner la narration d'une fiction de ce concept nommé Jésus."

Onfray renchérit sur cette explication judéo-chrétienne de nos rapports avec les animaux en examinant précisément les pensées plus modernes où Descartes s'imposent d'emblée: "l'opposition entre la substance étendue et substance pensante chez Descartes recouvre grosso modo l'opposition entre le corps et l'esprit chez Platon devenus la chair matérielle et l'âme immatériel des chrétiens". En faisant du langage la différence entre l'homme et la bête, Descartes fait des animaux des machines sans âme, donc incapable de conscience, de souffrance, mémoire et de logique. Cette vision est toujours d'actualité. Afin de s'opposer à ce discours de l'animal machine cartésien, Onfray emploie Darwin et l'abbé Meslier comme une machine de guerre apte à faire des animaux non pas des égaux à l'homme, mais plutôt y aller d'une différence de degré. Ainsi, l'homme serait un animal humain et les animaux, des animaux non humains. La différence vient surtout au fait de reconnaître chez les animaux qu'ils sont conscients, qu'ils peuvent souffrir, communiquer, avoir peur, rire et être heureux. C'est à partir de ces principes qu'il est possible de s'entretenir sur une éthique animale postchrétienne.

Malheureusement, le combat entre spécisme et antispécisme, dans les faits, se trouve dans un cul de sac dialectique. Le faux dilemme mettant en opposition ces deux idées fait oublier la réalité. Ainsi, Onfray y va d'une vivisection du mouvement antispéciste là ou elle semble incapable d'introspection et termine en s'avouant tout simplement "croyant non pratiquant" au niveau du véganisme, la seule position conséquente au niveau de l'argumentaire antispécisme.

Pour terminer cette vision postchrétienne d'une éthique animale, Onfray y va d'un assaut sur la virilité des aficionados supportant la tauromachie: "Toute virilité ostentatoire signale bien souvent une virilité défaillante. Vouloir exhiber sa testostérone relève la plupart du temps d'un plaidoyer pro domo: on montre ce à quoi on aspire mais qui nous fait défaut. " Ce procès de la corrida, c'est un procès aux passions tristes véhiculées par le christianisme millénaire: "jouir de la mort infligée, c'est être déjà partiellement mort, faire parler en soi la part déjà corrompue, pourrie." Onfray nous montre toute la laideur d'une tradition qui mérite l'abolition instantanée et sans équivoque.

Le cosmos

Dans cette partie, Michel Onfray fait une historique du paganisme transfiguré en christianisme par l'empereur Constantin, car, dans les faits, tout indique qu'il ne s'agit que d'un seul et même culte mais exprimé différent; l'un via les pulsions de vie dionysiaques et l'autre les pulsions de mort apolliniennes: "Le christianisme est un chamanisme pour ceux qui savent lire. Les civilisations orales disposaient d'une sagesse issue de la contemplation de la nature, de la réflexion sur les indices données par le cosmos. L'éternel retour des choses, le cycle naissance, vie, décadence, mort, résurrection, vie à nouveau, ad libitum, la considération de la Totalité comme une entité vivante et non comme une création constituée de parties hiérarchisées..."
Ce chamanisme solaire, il nous le fait contempler en analysant les symboles, le calendrier, les rites et les allégories d'une religion qui se trouve ainsi posé en plagiat d'une religion antérieur à l'Antiquité par des millénaires: "Enfouies sous les couches chrétiennes, les vérités païennes ont disparu: la substantifique moelle des paysans qui connaissent la nature et l'invoquaient pour en obtenir les faveurs a été remplacée par un récit métaphorique et alambiqué construit comme n conte à dormir debout." Encore une fois, la fin de la contemplation du cosmos pour lui préférer la contemplation d'un Livre qui dit le Réel et qui dit que réel n'a pas eu lieu.

Cette construction d'un ciel par Le Livre, s'est fait en vidant le ciel du cosmos et en le remplaçant par les allégories, les métaphores et la théologie: "Les païens cherchaient dans le ciel véritable des leçons de sagesse et les trouvaient: l'alternance du jour et de la nuit, le cycle des saisons, l'éternel retour des choses, l'ordre du cosmos auquel il faut consentir pour obtenir sagesse, équilibre, vérité existentielle, et tout ce qui donne un sens à sa vie. Ce qui advient au soleil qui naît, croît, brille de tous ses feux, puis décroît, disparaît, meurt et renaît le lendemain, ce qui advient à la nature au printemps, à l'été, à l'automne, à l'hiver, puis à nouveau au printemps semble un schéma qui correspond à ce qui arrive aux jours. Pourquoi ce qui advient aux jours et aux saisons ne serait-il pas la loi de ce qui advient aux hommes?" Ce temps cyclique, Onfray en fait une méthode ontologique pour nous pousser à comprendre notre place dans ce cosmos. Il invoque pour ce faire Voragine, Lucrèce et les épicuriens et finit par lier le tout avec l'astrophysique moderne: "Postulé par les philosophes antiques, le ciel épicurien annonce le ciel des astrophysiciens contemporains."

C'est le passage du temps cyclique au temps linéaire; du feu à l'électricité qui aura endormi la pensée épicurienne. Cet oubli nihiliste du cosmos, Michel Onfray la met à jour en discutant des paysans d'antan par le cinéma virgilien de Farrebique et Biquefarre. Le remède proposer? Retrouver cette "voie païenne" des générations passées. L'avenir serait donc ailleurs que dans les bibliothèques. Il faudrait commencer par revoir ce qu'il se passe dans le ciel.

Ces connaissances scientifiques, l'observation du ciel et du Réel et le retour au temps virgilien, c'est ce qu'Onfray nomme l'épicurisme transcendantal: "Une ontologie matérialiste s'appuie sur cet épicurisme transcendantal qui rappelle le lien entre l'homme et la nature, certes, mais aussi entre l'homme et le peu que nous savons du cosmos. Commençons par une capacité au spectacle de cette immensité qui suppose le sublime: le sublime est la voie d'accès matérialiste, atomiste, athée au sentiment océanique qui ramène le corps dans la configuration d'avant la séparation judeo-chrétienne. Les leçons données par le sublime activent en l'être une force oubliée, négligée, méprisée, vilipendée, traquée par les monothéismes. Partir à sa recherche pour la solliciter à nouveau selon l'ordre des raisons hédonistes permet une éthique postchrétienne dans laquelle l'épicurisme transcendantal jour un rôle non négligeable." Ainsi, levons la tête vers le ciel et en nous-même pour vaincre ce nihilisme.

Le sublime

Pour clore ce premier volume de l'encyclopédie, Michel Onfray explique le sublime. Il y fait l'examen en règle de la poésie, de l'art contemporain de l'esthétique d'Arcimboldo, du Land Art et de la musique. Dans tous les cas, Onfray y fait d'un plaidoyer pour l'humilité, pour la simplicité, pour le cosmos et pour la nature. Pour la poésie, le haïku en opposition au poème abstrait ou enfumé d'allégorie, pour l'art contemporain, le Land Art en opposition à l'art conceptuel, minimal et corporel et pour la musique, les variations subtiles et simples du jazz, du rock et voir même de la musique populaire. Dans tous les cas, ce qu'il propose, c'est le retour des émotions vécus par le sublime ainsi que tout ce qui se rapproche non pas de la lumière chrétienne mais plutôt païenne, dionysiaque et hédoniste. Le retour de la vie plutôt que le culte de la moraline et de la mort.

"Avec cette poignée de maximes existentielle qui constituent un mode d'emploi de soi avec soi et pour soi, sans qu'il soit question d'autrui, il s'agit de permettre à chacun de se mettre au centre de lui-même - tout en sachant que le cosmos s'y trouve déjà."

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