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Le samedi Roshdy dit - 16 mars 2013 - numéro 1


Ça fait maintenant plusieurs années que je commente l'actualité politique, scientifique, médicale et culturelle sur les médias sociaux ou dès qu'il y a une bonne discussion dans mon entourage. J'ai toujours mon mot à dire et je ne peux pas compter le nombre de fois où je suis le premier à répandre autour de moi les bonnes et mauvaises nouvelles comme des graines qui font germer, je l'espère, des discussions, des débats d'idées et des réflexions sur notre société. Ceci dit, j'ai décidé d'entreprendre une chronique hebdomadaire sur les sujets d'actualités qui m'auront marqués durant la semaine.

Le samedi Roshdy dit - 16 mars 2013

Cette semaine, nous apprenions que le gouvernement du parti québécois de Pauline Marois nous a annoncé une série de coupures (encore) dans les programmes de prestataires d'aide sociale ainsi que dans le réseau de garderie à sept dollars. Fidèle à son habitude, le gouvernement Marois annonce ces compressions comme étant inévitable afin d'atteindre l'équilibre budgétaire et explique la situation comme déboulant directement du précédent gouvernement libéral.

Vous me direz que c'est tout à fait légitime de «couper les chèques de BS de ses enfants gâtés qui pourraient bien se lever et travailler au lieu de profiter du système», mais il est bien là le problème car les compressions annoncés pourraient avoir l'effet contraire. En effet, ces coupures affectent directement un projet de réinsertion social pour les prestataires toxicomanes de l'aide social, comme la Maison L'Exode qui jumelle les thérapies pour les toxicomanes et l'aide pour se trouver une formation et dans un futur plus ou moins éloigné, un emploi afin de les voir quitter le programme d'aide social.

De plus, le gouvernement Marois revient avec une idée du précédent gouvernement la durée des thérapies pour cette clientèle payées aux frais des contribuables québécois. Le gouvernement libéral avait jonglé avec l'idée de limiter la durée ces thérapies pour les toxicomanes bénéficiaires de l'aide sociale à 183 jours mais s'était ravisé plus tard «parce que c'est s'attaquer aux plus vulnérables de l'état québécois». Je dis «la même mesure», mais en fait ils veulent limiter les thérapies à 90 jours. Ce qui est d'autant plus draconien.

À cela s'ajoute les coupures dans les Centres de la Petite Enfance (CPE) qui représente environ
25 000$ pour un CPE de 80 places, soit un peu moins que le salaire d'un-e technicien-ne de ces centres. Considérant que plusieurs de ces centres sont en déficit, ce genre de compression pourrait bien leur être fatal.

La recherche de l'équilibre budgétaire, héritage du gouvernement de Lucien Bouchard, nous mène vers des coupures dans les services qui affectent des pans importants de la société québécoise. Société qui se disait, jusqu'à récemment, social-démocrate jusqu'à preuve du contraire. Je me souviens bien d'avoir vu milité les péquistes comme des défenseurs de l'héritage de René Lévesque durant la dernière campagne électorale. Ce gouvernement nous montre plutôt qu'il a épousé la doctrine «d'utilisateurs-payeurs» de l'ère Charest et ces hausses de tarifs mêlées à l'émoussement du filet social.

Et je ne parlerai pas de l'indexation des frais de scolarité...

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Depuis le début du mois de mars, Patrick Lagacé nous a livré des témoignages horribles au sujet de la violence psychologique dans les milieux de travail. Le récit poignant d'un homme, Stéphane Archambeault, qui mît fin à ses jours à cause du climat malsain qui a empoisonné sa vie durant trop longtemps. Impossible de ne pas faire un parallèle avec les nombreux adolescents qui se suicident à cause du «bullying» dans les écoles du Québec. Que ce soit durant l'enfance ou la vie adulte, il est bien sot de croire que ce climat de violence ne nuit pas à la productivité et n'est pas la faute directe de ces criminelles. Car c'est bel et bien criminel de pousser quelqu'un au suicide. Peut-être pas légalement parlant, mais moralement parlant oui.

La racine du problème? Ce problème endémique à la société québécoise demande une sensibilisation à tous les niveaux de la société et l'intervention des législateurs de l'état afin de réprimer ces comportements. Notamment les responsables des ressources humaines, qui sont au courant des dossiers chauds mais qui ne font leur travail. Comme pour le cas de monsieur Archambeault.

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Étant personnellement un futur technicien ambulancier paramédic, je me sens très près du système de santé québécois et me permet souvent d'y aller avec des recommandations pour le ministère de la santé et des services sociaux. Avec les coûts en santé qui explosent depuis bien des années, il devient de plus en plus prioritaire de trouver des alternatives pour réduire les coûts de ce système. Que ce soit de donner plus de pouvoir aux pharmaciens et aux infirmières, tout le monde est d'accord. Pourtant, ils ne sont pas les seuls à pouvoir solutionner les problèmes. Les techniciens ambulancier paramédic sont maintenant avec une formation collégiale et démontre chaque jour un professionnalisme digne de tous les égards de la part de la population et sont prêts à accepter de nouveaux défis.

Par exemple, la possibilité pour le technicien de pouvoir pré-trier les patients, comme à l'urgence par l'infirmière, selon leur état de santé et leur problème médical afin de désengorger le système de santé et même éviter des visites impromptues à l'urgence. Ainsi, ces techniciens pourraient orienter les patients plutôt dans les cliniques médicales. Cela baisserait significativement le nombre de transport et empêcherait l'utilisation des ambulances par les personnes âgées et assistés sociaux qui utilisent ces transports pour des taxis, une pratique répandue dans le système préhospitalier.

Une autre idée qui a passé totalement inaperçue par les professionnels de la santé : les paramédics communautaires. Ces techniciens préhospitaliers agiraient sensiblement comme les infirmières à domicile, afin de visité les patients ayant des problèmes médicales non-urgent et ne procéderaient à aucun transport. La pratique commence à apparaître dans quelques provinces canadiennes, aux États-Unis et même en Europe.

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Nous avons tous entendu parler de la manifestation du Collectif Opposé à la Brutalité Policière qui s'est, selon les médias montréalais, «très bien» déroulé hier soir au centre-ville de Montréal. En effet, les policiers ont volé la vedette en empêchant littéralement le déroulement de la manifestation. C'est plutôt eux qui ont défilé à travers les rues de Montréal, procédant à plus de 260 arrestations pour UNE vitrine cassé. Le cameraman de CUTV, le poste de télévision de l'université de Concordia, faisant même partie des arrêtés. Comment un cameraman pourrait bien être pris pour un «casseur» me sidère complètement. Enfin, comme les médias nous ont dit «les policiers du SPVM ont pris les rênes très tôt afin de faire respecter l'ordre», mais comme à chaque manifestation depuis le printemps érable, les habitants du centre-ville ont vu le même spectacle que d'habitude:des centaines de policiers défilant dans les rues, frappant leur bouclier, chassant les «hippies» et les «crottés de carrés rouges gratteux de guitare», injuriant les protestataires, blessant des jeunes et des vieux et faisant peur à tout le monde. Quel belle image à donner au reste de la planète.










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