La mélancolie me surbmerge depuis trop longtemps
Cette vieille amie qui s'imprime jusque dans mon sang
J'étais chez moi à endurer mon mal lorsque je me dis qu'une session d'écriture à l'abri de la ville, sur le mont Royal, pourrait m'aider à trouver mon impossible.
Je suis perdu au milieu d'une foule, d'une île, d'une ville
Je suis sans chemin à la recherche de mon destin
Je pars de mon petit appartement dans St-Henri et je monte l'avenue Greene en plein coeur de Westmount jusqu'à l'escalier Trafalgar sur Côte-des-Neiges.
Dans la cité, la richesse et la pauvreté fourmillent
Les sans-abris et les Mercedes cohabite sans soins
Je commence mon ascension et tombe nez à nez avec la famille Raton, dans un arbre, en train de travailler sur la dernière édition de leur journal.
Hors de la cité, je retrouve la pureté, la vie
Cette nature perdue au centre d'un océan
Après une heure à tourner en rond pour retrouver mon coin perdu dans les sentiers boueux de cet espace vert, j'abandonne et tombe par hasard sur le belvédère.
Peu importe l'endroit, peu importe le moment
L'impossible m'habite sans ménagement
Je m'assis, je mets mes écouteurs, sors mon cahier et mon crayon afin d'y coucher mes pensées. J'en suis incapable et suis absorbé par son regard.
L'impossible me guette, toujours prêt à me surprendre
Cette ombre qui guette son moment pour me vendre
Là je me dis, c'est trop beau pour être vrai, un moment de même où ça va vraiment pas puis je tombe hypnotisé sous son regard. Mais je suis incapable de me lever pour aller la voir et me présenter.
L'impossible me sait muet, c'est ce qui l'amuse
Quelle cruauté de me présenter ainsi sa muse
Un petit raton viens grimper sur les poubelles afin d'y découvrir un joyeux festin, les cents troubadours du belvédère s'amusent à regarder le petit singe en train de manger et moi je reste fixer à elle.
Le vrai spectacle ce n'est pas la vie ou la nuit
C'est la beauté simple d'une ombre qui me suit
Et puis, elle me regarde une dernière fois et part. Là je reste surpris et puis au bout de trente secondes je me lève et part la rejoindre. Je l'ai perdu de vue et je déduis le bon chemin. Je dévale les escaliers à toute vitesse et retrouve le sentier de cailloux. Je la vois qui court et je me dis «t'es capable de la rejoindre». J'entreprends ma course à bonne vitesse.
Un joggeur arrive dernière moi, lève son pouce et me dis : «Nice man, you're doing well».
Après quelques minutes elle s'arrêtent et cela me force à arrêter puisque j'ai aucune fucking idée quoi dire.
Les seules mots qui me viennent sont trop cheezy, digne d'une comédie romantique avec Hugh Grant: «Excuse-moi, mais je vais m'en vouloir à jamais si je ne te demandes pas ton nom». Ridicule.
L'impossible sait que même à quelques mètres
Sans confiance la distance devient des kilomètres
Elle repart à courir et je continue ma poursuite. Après quelques minutes je suis juste derrière elle et je me «fuck man, je suis bien trop près elle va croire que je suis un crazy dumbass stalker».
Elle se retourne la tête et je suis trop gêné pour capter son regard. Elle repart à courir.
L'impossible est mon témoin, mon conjoint
Toujours prêt à m'abattre sans me donner des soins
Après deux minutes je me dis. «Damn, t'as raté ta chance man» et là je vois que le chemin est plus rapide à travers les bois et que ça rejoint le chemin principal. Je pars et commence ma descente.
«Oh fuck ça glisse», je perds pied, me cogne le tibia et étire mon aine mais je ne tombe pas. J'arrive au chemin et je suis à bout de souffle. Je me dis «elle devrait passée dans pas long». Je la vois arrivé et encore une fois je fige.
Je la vois passée à la marche, elle doit m'avoir reconnue puisqu'à ma hauteur elle recommence à courir.
Une telle beauté me surprend, me pourfend
C'est si simple de tout lui dire pourtant
Et c'est peu après que je l'ai perdu au coin de l'avenue du Parc et Mont-Royal.
Je suis parti de chez moi pour me retouver seul et je ramène une autre aventure impossible.
Et oui, c'est une histoire vraie.
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